Le groupe cultures du Limousin
Le pari du CIVAM en Limousin ? Faire échanger entre eux agriculteurs.trices bio et non bio, qu'ils soient éleveurs, paysans boulangers ou purement céréaliers, qu'ils aillent vers le semis direct ou continuent de labourer occasionnellement ! Et ça marche, depuis 2016 le groupe "cultures économes" est composé d'une base de 10 agriculteurs, auxquels viennent se rajouter celles et ceux qui sont intéressés par les thématiques abordées par le groupe. La base du groupe : aller sur les parcelles des un.es et autres pour observer, échanger et apprendre sur l'état des cultures, leurs bio-agresseurs, le comportement du sol en fonction des itinéraires techniques choisis,... Cette dynamique rassemble les agriculteurs 7 à 8 fois par an lors de journées d'échanges, formations avec des spécialistes, journées de groupe. Pour le renouvellement de 2022, le groupe est monté à 11 agriculteurs avec quelques changements : quelques jeunes agriculteurs se sont rajouté au groupe ou des agriculteurs gravitant depuis peu autour du groupe!
Cultures principales : céréales, légumineuses, oléagineuses
Spécificités du groupe : essais d'itinéraires techniques à bas intrants (pas de phytos ni engrais minéraux), réflexions sur le dimensionnement de la ferme, réflexion sur les rotations culturales
Partenariats locaux : groupe en lien avec le GIEE sur le chanvre (Lo Sanabao)
Le regard de l'ingénieur réseau :
Les moteurs de notre groupe : l'échange entre pairs et l'approche globale des fermes.
L'échange entre pairs est facilité par l'animatrice, mais ce sont les agriculteurs.trices qui observent, commentent, donnent des conseils d'amélioration en priorité. L'approche globale quand à elle permet de prendre en compte tous les facteurs de production, et de prévoir les impacts des choix techniques à une échelle systémique.
Titre de projet collectif
Le groupe permet de mettre en commun les observations des parcelles au regard des itinéraires techniques pour apprendre des différents essais et améliorer les techniques culturales, de se former en faisant intervenir des spécialistes du sol, de la biodiversité, etc.. Il permet aussi l'échange de moyens techniques, de semences... Le but est d'améliorer globalement les pratiques pour aller vers plus de durabilité sur les fermes : diminution des intrants extérieurs, optimisation de la gestion de la matière organique, optimisation du temps de travail par l'amélioration des techniques, résilience des fermes face aux aléas climatiques...
Autres thématiques travaillées par le groupe et pistes innovantes explorées collectivement
Les thèmes travaillés dans l'année évoluent en fonction du contexte et des besoins des agriculteurs : en 2017 et 2018 le groupe s'est formé sur la vie du sol, en 2019 sur l'impact des pratiques culturales sur la biodiversité, en 2020 le groupe veut améliorer la résilience des fermes face aux aléas climatiques, notamment en redonnant une place à l'arbre dans les agrosystèmes, en 2021 le groupe s'est formé sur l'agriculture de régénération et a commencé un travail sur les indicateurs économiques sur leurs fermes.
Résultats du groupe
Chaque année nous organisons en moyenne 6-7 rencontres collectives sur les thèmes cités précédemment, sur des fermes du groupe ainsi que des fermes extérieures.
Projet de groupe 2016-2021 : Depuis l'engagement du groupe dans le programme Dephy en 2016, sur les 11 membres fondateurs, 2 ont quitté le groupe et 1 l'a intégré. Sur ces 10 agriculteurs, 7 sont en agriculture biologique ou en conversion (contre 6 au départ). Sur les 4 fermes qui utilisaient des produits phytosanitaires, 2 ont arrêté complètement (et 1 s'est tournée vers l'AB), et les 2 autres maintiennent des IFT bas. Les leviers agronomiques principaux sont la diversification de la rotation et les associations culturales. Le groupe capitalise donc sur les techniques de maintien d'un IFT bas !
Projet de groupe 2022-2026 : Pour le renouvellement DEPHY, 5 agriculteurs historiques se sont ré-engagés et 6 nouveaux ont intégré le groupe, permettant de diversifier les profils du groupe! Aujourd'hui, 9 sur 11 des agriculteurs sont en AB. Les problématiques principales sont : comment rendre ces fermes à bas intrants multiperformantes? Comment transférer les pratiques vers les conventionnels?
Témoignage de la structure :
"Le réseau des CIVAM en Limousin s'investit dans le développement de système de productions économes et autonomes. Historiquement tournés vers l'élevage par l'étude des systèmes herbagers, nous souhaitions améliorer nos systèmes de cultures vers plus de durabilité. Réduire l'utilisation des produits phyto ou même s'en passer, grâce à l'appui du groupe, l'échange, la formation, ce n'est pas seulement souhaitable mais possible." Jean-Baptiste SIRIEIX, trésorier de la Fédération des CIVAM en Limousin
Retrouvez nos actualités sur : https://www.civamlimousin.com/